CHRISTOPHE
Hommage
Arrivederci, Christophe…
Il avait choisi le patronyme du saint protecteur des voyageurs pour faire carrière.
Dans la nuit du 16 au 17 avril, le dernier des Bevilacqua, Daniel, dit Christophe, s’en est allé retrouver ses paradis perdus…
« Emporte-moi / Loin d’ici / Sur les chemins de tes sourires »…
Je pleure aujourd’hui un marionnettiste qui a tiré les ficelles de quelques-unes des meilleures chansons françaises, manipulant en bon explorateur les sons comme autant de personnages d’une histoire qu’il contait tel un cinéphile avec cette voix unique, inimitable, toujours caché derrière un rideau de nuit pendant leur fabrication avant de les faire évoluer sur scène.
« Parler me semble ridicule / Je m’élance et puis je recule »…
La disparition de cet artiste bouscule mes émotions et articule une fois encore mes goûts musicaux, me rapprochant un peu plus de talents qu’il admirait : Alain Bashung, Lou Reed, Alan Vega (Suicide), David Bowie, Trent Reznor (Nine Inch Nails), Thom Yorke (Radiohead) ; d’autres qu’il estimait suffisamment pour leur confier ses œuvres, ou inversement : Maud Geffray, Jean-Michel Jarre, Christine and the Queens, Son Lux, Camille, Étienne Daho, Jeanne Added, Rodolphe Burger, Barbara Carlotti, Érik Truffaz ; de ceux qu’il fascinait et qui m’ont parlé de lui, peut-être sur Discotexte : Nicolas Godin et Jean-Benoît Dunckel (AIR), Sébastien Tellier, et surtout, récemment, Alice Botté, l’un de ses musiciens.
Tu nous as tous quittés trop tôt… Arrivederci, Christophe.
Mickaël Pagano, 2020
© PHOTOS : DR, LUCIE BEVILACQUA, JEAN-MARC COURANT / STÉPHANE GALLOIS, JOËL SAGET